
Il reprend ses études 15 ans après avoir quitté l'école
Voilà en quelques mots les messages qu’Alain Xémard a envie de transmettre aux élèves ingénieurs. Mentor depuis 3 ans auprès de ceux qui ont besoin d’une épaule durant leur formation, il a répondu à l’appel de l’INSA Lyon, à la recherche de parrains et marraines pour accompagner ses étudiants.
Se sentant utile dans le cadre de ce mentorat, il aide ainsi les plus jeunes à se projeter dans un futur parfois difficile à envisager. Étant lui-même passé par là, il a l’écoute et les mots bons pour conseillers les futurs ingénieurs de demain. « J’ai moi-même eu du mal à me projeter quand j’étais étudiant. Alors si je peux aider les plus jeunes, je le fais » explique Alain Xémard.
Arrivé à l’INSA Lyon en 1980, il intègre le premier cycle d’une école qui l’avait séduit par son côté « américain », un campus où les gens s’engagent pour leurs études.
Originaire de l’est de la France, près de Nancy, il aimait beaucoup la théorie, la réflexion, et l’aspect mathématique des choses. Très à l’aise durant les deux premières années de formation à l’INSA, il choisit le département Génie Électrique, tout en ayant la possibilité d’intégrer n’importe quel autre département. Il fera ses trois années d’études avant d’être diplômé ingénieur, et de prendre la direction de l’école des sous-officiers de l’Armée de l’Air de Rochefort, en tant qu’enseignant, pour effectuer son service militaire. Passionné d’athlétisme, il pourra continuer à pratiquer son sport tout en se frottant à la pédagogie de l’enseignement.
Puis, durant plus de 5 ans, il exercera son métier d’ingénieur chez Steria, (société d'étude et de réalisation en informatique et automatisme).
En février 1992, il décide alors de changer de voie. « J’en avais envie, je trouvais que ce que je faisais était trop superficiel et ne correspondait pas à ce que j’attendais. Mais durant cette expérience, j’avais travaillé en R&D avec EDF et cela m’avait plu, vraiment. J’avais retrouvé la théorie appliquée à des problèmes pratiques qui m’avait tant intéressé pendant mes études et je pouvais enfin me projeter. J’ai eu la chance à ce moment-là de trouver ma voie » précise Alain.
Alors qu’il a quitté l’école depuis 15 ans, il se lance dans le travail le soir pour décrocher sa thèse. Il sera d’ailleurs le dernier élève de Philippe Auriol, chercheur au laboratoire AMPERE en co-tutelle avec l’INSA Lyon. Dans la foulée, Alain, toujours par le biais du travail personnel, décrochera son habilitation à encadrer des travaux de recherche. Devenu chercheur expert, il est spécialisé dans les calculs de surtension et travaille toujours chez EDF.
C’est à l’occasion d’un colloque qu’il va renouer les liens avec son école de formation.
« Je travaillais alors avec un labo lyonnais et on me demande de présider un colloque. Je propose spontanément d’organiser cet événement à l’INSA, et il aura effectivement lieu dans le département GE » raconte Alain. De fil en aiguille, au hasard des rencontres, des passions partagées et des relations, il acceptera de prendre la charge de cours à l’INSA Lyon et par la même occasion, d’intégrer le dispositif du mentorat proposé par l’Institut Gaston Berger.