C’est en Islande que Cécile Chauvat, 27 ans, a décidé de poser ses valises il y a près de cinq ans après avoir obtenu son diplôme d’ingénieurs en télécommunications de l’INSA Lyon. Il faut dire que cette Normande de naissance a toujours eu la bougeotte.
Dès son bac scientifique en poche, en 2013, Cécile opte pour la région lyonnaise. "J’avais vraiment besoin de bouger, se souvient-elle. J’ai choisi l’INSA Lyon car, étant passionnée par l’illustration et la nature, j’ai pu suivre l’option arts plastiques et photographie. Cela m’a permis de conjuguer études et passion. On se soutenait tous. Il y avait une vraie communauté dans une ambiance créative."
Le grand Nord
Son projet professionnel va alors prendre un nouveau virage dès sa décision de réaliser son semestre ERASMUS en Finlande en 2017, au sein de l’Université de technologie de Lappeenranta. "J’ai eu la chance de vivre plus jeune au Canada. J’ai donc sans doute toujours été attirée par le Nord. J’avais envie d’aller loin, de vivre une nouvelle expérience culturelle. Je n’ai pas été déçue."
À son retour en France en 2018, Cécile effectue son stage de fin d’études dans une entreprise de solutions en encodage vidéo située en région parisienne. Le déclic. "Cela m’a montré ce que je ne voulais pas, avec ce côté métro-boulot-dodo très stressant. Très souvent, quand on sort de l’INSA, on a beaucoup d’offres d’emploi qui se présentent à nous. Mais j’ai préféré poursuivre mes études pour être plus proche de mes convictions."
Soleil de minuit
Bien décidée à lâcher les télécom pour l’environnement, Cécile s’envole quelques semaines plus tard vers l’Islande pour suivre un master en gestion côtière et marine. Immergée au sein du centre universitaire des fjords de l’Ouest qui décline un programme de Maîtrise international et multidisciplinaire en gestion des ressources côtières et marines qui peuvent être des ressources naturelles ou communautaires, elle découvre Isafjordur, une petite commune de 2 500 âmes et son soleil de minuit.
"La vie étant assez chère sur place, j’ai pu faire des petits boulots comme guide touristique qui m’ont permis de découvrir ce territoire. Ce sont les opportunités qui ont guidé mes choix. J’ai pu ainsi réaliser un mémoire sur la relation entre les touristes et les phoques."
Dérèglement climatique
Depuis septembre 2020, Cécile se consacre au management du tourisme côtier. Elle est également coordinatrice en éducation environnementale à Hvammstangi, petite ville située au Nord-Ouest de l’Islande. Elle œuvre notamment pour le Northwest Nature Research Centre (NNV), un institut où des recherches scientifiques sur les phénomènes naturels de la région sont menées.
"Je travaille beaucoup en relation avec le Centre de recherche islandais du phoque ainsi que plusieurs universités et instituts de recherche marine, décrit-elle. Nous sommes dans l’un des endroits du monde qui va évoluer le plus vite avec le dérèglement climatique. Il s’agit surtout d’éduquer la jeunesse nordique et arctique aux questions environnementales. Je fais également de la recherche sur les leviers pour un tourisme durable. Car si vous avez 10 000 touristes pour 500 habitants, cela nécessite un plan de gestion pour rester durable pour la communauté locale et la nature."
Alors qu’elle comptait y rester un an, de son propre aveu, Cécile se sent réellement épanouie en Islande. Consciente du chemin parcouru, elle ne se ferme aucune porte pour la suite de sa carrière. Bien qu’elle commence à prendre racine au pays des aurores boréales.
Portrait publié en mai 2023
Le site web du Groupe INSA recense toutes les spécialités proposées par chaque école du Groupe INSA. Au total, ce sont plus de 80 spécialités réparties dans sept grands domaines disciplinaires.