Jalil Schaffar

Vivre sur un bateau pendant 4 années, c’est le challenge que s’est lancé Jalil Schaffar, ingénieur INSA Lyon.

Cette aventure, il ne la vivra pas seul, mais avec Claire, sa compagne, avec qui il a créé « Les Longs Courriers ». « Quand j’ai rencontré Claire à Mumbai (ou Bombay, capitale de l’Etat indien du Maharashtra), nous avions tous les deux envie de voyager. Je lui parle de mon envie de faire le tour du monde en bateau et elle, des endroits qu’elle voulait découvrir. Ces endroits sont devenus des îles, des escales insulaires choisies pour leur caractère insolite, leur particularité, qui ont permis de tracer le parcours d’un long voyage en bateau. De ce tour du monde, nous ferons des reportages pour révéler l’étonnante diversité de notre planète insulaire. Et à certaines de nos haltes, nous aimerions œuvrer en faveur de l’autosuffisance énergétique des milieux enclavés, problématique très préoccupante pour les Petits Etats Insulaires en Développement (PEID). »

A 26 ans, Jalil Schaffar se prépare à vivre une nouvelle vie.

Ingénieur diplômé de l’INSA Lyon en 2013, il n’a pas pu se résoudre à intégrer le Mastère Spécialisé en Energie Marine Renouvelable qu’il envisageait de suivre. L’envie de voyager étant la plus forte, elle le mène jusqu’en Inde, pour un Volontariat International en Entreprises (VIE). Là, il rencontre celle avec qui le rêve peut devenir réalité. Et de retour en France après une année passée en Inde, Jalil et Claire concrétisent leur projet. L’aventure Les Longs Courriers se dessine dans leur esprit et voit officiellement le jour avec la création de l’association le 19 septembre 2015. D’ici quelques mois, Anao, leur Diam 40 de 12 mètres partira d’Angers pour 4 années de tour du monde à la voile.

« Nous avons acheté un bateau d’occasion que nous sommes en train de retaper. Le départ est prévu pour juillet et les contraintes de navigation nous imposent de traverser l’Atlantique avant le mois de janvier pour profiter au maximum des alizés. Nous partons tous les deux mais nous allons croiser du monde sur notre route…» précise le jeune ingénieur.

Loin d’être une aventure personnelle, « Les Longs Courriers » a de belles ambitions.

Au-delà de celle de réaliser un atlas de leurs découvertes insulaires, Jalil et Claire souhaitent se rendre utiles. En discutant indépendance énergétique avec les habitants des îles, et en se mettant à la disposition des géographes, chercheurs en biodiversité, ou encore artistes en projet de création, désireux de se rendre en pleine mer ou dans les îles difficilement accessibles de la planète. « Nous allons servir de plate-forme ouverte à ces voyageurs. Aujourd’hui, nous sommes en discussion avec le Conservatoire du Littoral, qui a créé le label « îles durables » pour les états insulaires qui font des efforts en la matière. Il y a encore beaucoup de choses à faire avant de partir… »

Pour finaliser leur projet de départ avec le budget qu’ils se sont alloués, les deux marins – reporters cherchent à convaincre des partenaires qui pourraient les soutenir dans leur aventure. Dons de matériel technique, électrique, électronique, partenariat, aide financière, sponsoring, parrainage ou encore relais médiatique ; toute aide est la bienvenue. Alors que l’heure de jeter l’ancre sur la première île est encore loin, Jalil mesure le chemin parcouru, lui qui se souvient de son arrivée à l’INSA en septembre 2007. Originaire de Montélimar, il découvre une formation riche et intense qui le rapprochera du monde du spectacle vivant, grâce à la filière Technique-études. Si travailler dans cet univers semble l’intéresser, il en sera autrement.

Avec le Challenge INSA Voile, il vit sa première expérience en mer qui lui donne le goût de la voile.

Une passion contentée par une année d’échange à Mar del Plata, une ville côtière à 400 km du sud de Buenos Aires. De retour en France pour sa cinquième année d’étude à l’INSA, tout s’accélère. « Un de mes amis à l’INSA me propose d’acheter un bateau ensemble. Je rentre en France le 20 août et le 22, on achetait un First 210 ! Etudiants à Oyonnax, on descendait tous les week-end à Agde pour naviguer ! C’est avec ce bateau que je vivrai par la suite ma première expérience seul à la voile, celle qui m’a persuadé de travailler au plus vite pour financer un autre voyage, beaucoup plus lointain cette fois. » Le rêve est en passe de devenir réalité. 

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