Julie Rochel

Dix sept mois en Thaïlande puis 10 mois en Inde. Après avoir travaillé quatre ans à Paris en qualité d’ingénieure travaux, Julie Rochel vient de passer près de deux ans à l’autre bout du monde, pour exercer son métier d’ingénieure.

En 2022, alors qu’elle cherche de nouvelles opportunités professionnelles à l’étranger, elle découvre une annonce pour occuper un poste de chargée de projet à Bangkok, en Thaïlande, pour Freyssinet International et Compagnie, une entreprise française de construction. « À la fin de l’entretien, ils m’ont dit : on vous prend. Deux mois après, j’étais dans l’avion ! » relate la jeune femme.

Recrutée en mars 2022 sur un projet de pont à haubans, Julie est rapidement mise à contribution. « Achat, logistique, qualité, gestion financière et contractuelle… Dès mon arrivée, je me suis retrouvée à gérer, avec un expert technicien de chantier, toute la coordination du chantier avec l’équipe technique basée en France ». Un challenge de taille, à l’autre bout du monde.

Stages à l’étranger

Julie ne s’est pas retrouvée expatriée par hasard. Depuis son plus jeune âge, elle se passionne pour les langues et leur pratique. Après un bac scientifique en section européenne, elle rejoint l’INSA Strasbourg et profite de sa formation pour réaliser plusieurs expériences professionnelles à l’étranger. En 2016, direction Cordoba en Argentine, pour un semestre d’échange universitaire dédié à la construction et à l’ingénierie sanitaire.

En 2017, elle rejoint Londres et réalise son stage de fin de formation au sein du bureau d'études Buro Happold Engineering. « Nous travaillions alors sur Battersea Power Station, une énorme centrale électrique en réhabilitation. J’ai découvert la culture anglo-saxonne, très carrée, directe, qui privilégie la communication et le travail en petit groupe. »

Richesse culturelle

Toutes ces expériences nourrissent et confortent les envies de départ, sans destination cible. Car ce qui guide Julie dans ses choix, c’est l’envie d’apprendre de l’autre, d’être au contact de nouvelles cultures. « En Thaïlande, se souvient-elle, il y avait une barrière culturelle assez importante quant aux valeurs, à la perception des risques, de la sécurité sur les chantiers et de la relation avec le client. L’habitude est de ne pas contredire les clients, ce qui peut parfois créer des non-dits… »

Julie apprend alors à composer. « En France, nous sommes très frontaux, là où les Thaïlandais sont dans les arrondis, l’indirect. Ils ne vont pas pointer le problème, ils vont y faire allusion de manière détournée. Au début, c’est déroutant. Ensuite, on fait avec. Le projet s’est très bien terminé et a été livré dans les temps. »

Hésitante au départ, elle décide de poursuivre son aventure chez Freyssinet à Calcutta, en Inde. Une nouvelle étape où elle apprend beaucoup sur elle-même. « Le fait d’être limité dans les mots, sans communication verbale mais simplement dans la compréhension de l’autre, ça forme. Comprendre les intérêts et les priorités de chacun, s’adapter, gérer ses émotions face aux aléas. En France, on pointe toujours tout. Désormais, je me trouve plus positive. J’accepte les choses comme elles sont. Je vois le bon côté des choses. »

Capacité à apprendre

De retour à Paris depuis l’été 2024, cette ancienne membre active du Bureau des Elèves et du Bureau des Sports de l’INSA Strasbourg poursuit sa carrière chez Freyssinet en études de prix. Chargée d’estimer en amont les coûts d’un projet de construction, elle garde les yeux ouverts sur d’autres opportunités à l’international. Peut-être au Sud, sur le continent américain…

« Le plus important, c’est de savoir évoluer, comment amorcer un nouveau projet, affirme-t-elle. Cette réalité d’entreprise, l’INSA nous l’apprend tous les jours. On sort de notre formation avec une très bonne capacité à apprendre de nouveaux concepts. Le fait d’avoir fait des stages ouvriers et en bureau d’études m’a permis d’avoir une vision globale de ce que l’on peut faire après le diplôme. »

Portrait publié en avril 2025