Portrait Julien Colas

Originaire de banlieue parisienne, Julien Colas a toujours été sensible à la nature. Ses études d’ingénieur à l’INSA Hauts de France (à l’époque nommée ENSIMEV-ENSIAME), dont il sort diplômé en 2004, vont confirmer son appétence. "Je suis venu à l’environnement sous un angle technique : il m’est apparu évident de travailler sur les énergies renouvelables plutôt que les énergies fossiles. Être ingénieur, c’est inventer la solution la plus efficace et pragmatique pour résoudre un problème."

Son stage de deuxième année en Écosse au sein d’une structure hybride entre l’Université d'Aberdeen et James Campbell Architect constituera une étape majeure. Six mois durant où il œuvre au sein d’une équipe dédiée à l’amélioration d’une technologie de mur respirant, permettant d’isoler efficacement un bâtiment tout en permettant sa ventilation. Autre étape décisive ? Sa troisième année d’études au cours de laquelle il choisit l’option énergies renouvelables et environnement, tout juste créée par l'un de ses enseignants-chercheurs, Jean-Luc Menet, dont il garde un souvenir impérissable.

Bilan carbone


À la sortie de l’INSA, Julien cherche naturellement des postes en lien avec l’environnement. Un domaine pas encore "à la mode", qui ne disposent que de rares offres d'emploi à l'époque. Il finit par signer en janvier 2005 chez CD-adapco, une société internationale éditrice de logiciels de simulations numériques en mécanique des fluides - rachetée depuis par Siemens. Il y restera trois ans en tant qu’ingénieur d’études.

Julien continue de se passionner pour les questions liées au changement climatique : il dévore les rares articles sur le sujet et étudie dans les moindres détails le "Bilan Carbone" signé Jean-Marc Jancovici pour l’ADEME. Décidé à participer activement à la transition environnementale, il quitte son poste pour suivre un mastère spécialisé en gestion de l’environnement qu’il obtient à Mines ParisTech en 2009. Il est alors embauché par Saint-Gobain en tant que chargé de mission environnement. Quatre ans plus tard, en 2013, ses compétences attirent Entreprises pour l'Environnement (EpE). Responsable du pôle énergie-climat au sein de ce think tank regroupant près de 50 grands groupes de tous secteurs, il réalise des rencontres décisives.

"J’ai mis un pied dans l’institutionnel et ces groupes qui tentent d’œuvrer ensemble pour intégrer au mieux l’environnement dans leur gestion et leur stratégie", raconte Julien. "C’était une belle opportunité d’évoluer au côté d’entreprises mobilisées dans la COP21. Mais le côté opérationnel me manquait. C’est pourquoi j’ai souhaité retourner au sein d’une entreprise."

Transition durable


En février 2018, Julien rejoint le groupe industriel Rexel en tant que responsable développement durable. Sa mission majeure ? Intégrer la transition environnementale au cœur du business model de ce leader mondial de la distribution de matériel électrique pour les professionnels.

"Pendant la pandémie, nous avons beaucoup réfléchi à comment outiller cette stratégie climat, pour réduire concrètement nos émissions de gaz à effet de serre, détaille Julien. Nous sommes idéalement placés, entre clients et fabricants. Nous avons un rôle à jouer : en apportant à nos clients les solutions pour leur transition énergétique, et en encourageant nos fournisseurs à intégrer l’écoconception dans leurs process." C’est dans cet esprit que Julien a piloté chez Rexel le projet du Carbon Tracker, le premier calculateur d’impacts environnementaux pour le matériel électrique, permettant d’intégrer l’environnement dans la décision d’achat. Une belle innovation qui a remporté en juin 2022 le Prix Énergie climat décarbonation lors des Trophées Industrie durable 2022 de L'Usine Nouvelle.

Pour Julien, l’ampleur de l’urgence environnementale et en particulier la crise climatique qui se dessine, demandent une réponse collective. Des initiatives telles que Time for the Planet, la plus grande communauté citoyenne dédiée à l’action mondiale contre les gaz à effet de serre et dont il est actionnaire, illustrent ce phénomène. Le responsable développement durable n’organise plus seulement le dialogue avec les parties prenantes de l’entreprise, mais coordonne de plus en plus des actions collectives multi acteurs. "Mon objectif est d’accompagner la société et notamment les entreprises dans une transition durable. Si on veut atteindre des objectifs ambitieux, ça passe par tout le monde. Que l’on soit pessimiste ou optimiste, on doit agir."

Zoom sur les spécialités proposées par le Groupe INSA
Le site web du Groupe INSA recense toutes les spécialités proposées par chaque école du Groupe INSA. Au total, ce sont plus de 80 spécialités réparties dans sept grands domaines disciplinaires.