Laurent Perron

Originaire de Dijon en Bourgogne, Laurent Perron s’intéresse très tôt aux automobiles. "Comme beaucoup de gamins, les belles voitures de sport me faisaient rêver", raconte celui dont les parents étaient tous deux professeurs de mathématiques. Les sciences, il a baigné dedans. Un bon vieux Bac C puis une classe préparatoire scientifique et le voici qui fait son entrée en 1990 à l’INSA Hauts-de-France qui portait le nom à l’époque d’ENSIMEV, pour École Nationale Supérieure d'Ingénieur en Mécanique et Énergétique. "J’ai fait le choix d’une école qui m'offrait l'opportunité de travailler dans l’automobile", explique Laurent.

Trois ans plus tard, il en sort diplômé. La conjoncture compliquée de l’année 1993 l’oblige à réaliser un court séjour dans le bâtiment avant de signer chez Volkswagen France. Cinq années suivront au cours desquelles il va notamment concevoir et animer des stages à l'attention des techniciens en concession. L’an 2000 le voit ensuite rejoindre le groupe PSA. Il y restera 17 ans. "J’ai pu occuper beaucoup de postes différents, changeant tous les deux ans, aussi bien sur des avant-projets à la direction innovation que sur du cadrage budgétaire en recherche et développement, ou du développement de projet véhicule."

Enjeux climatiques

Engagé pour le climat depuis plus de quinze ans, il cherche très vite à donner davantage de sens à sa carrière, gonflé à bloc par les expertises postées sur la toile de Jean-Marc Jancovici, le polytechnicien créateur du bilan carbone et du think tank The Shift Project [dont le Groupe INSA est partenaire, voir encadré]. En rejoignant Vedecom en 2017, un institut de recherche et de formation en mobilités innovantes et durables, il demande un contrat à 80% afin de se dégager des heures dédiées à des activités associatives autour des enjeux climatiques.

Après avoir été en charge de l'organisation, de la gestion et du management des projets de recherche, il est aujourd’hui responsable qualité, environnement de travail et RSE de l'institut. Entre temps, il a rejoint naturellement le réseau de bénévoles de The Shift Project, appelé les Shifters, participé à des missions d’études sur la mobilité bas-carbone, avant de cocréer en 2019 la Fresque de la Mobilité.

"Il est urgent d’agir"

Depuis mars 2021, Laurent Perron est chef de projet industrie automobile pour The Shift Project. "Cela me plaît bien car c’est aligné avec mes valeurs et mon travail. Il est urgent d’agir. On voit tous les jours les effets du dérèglement climatique, avec les vagues de chaleur en juin, le glacier qui s’est récemment effondré en Italie, la pollution de l’air, etc. Nous avons rendu la société complètement dépendante à la voiture et au pétrole. Et la voiture est un poste important d’émissions de gaz à effet de serre. Si on veut sérieusement décarboner, il faut trouver des alternatives et changer nos comportements en choisissant le mode de transport le plus pertinent pour chaque déplacement."

Alors que les voitures neuves à moteur thermique seront interdites à la vente en 2035 dans toute l'Union européenne, Laurent se donne comme ambition de sensibiliser et d’aider les acteurs de la filière à appréhender cette échéance. "N’hésitez pas à vous engager pour des causes qui vous tiennent à cœur", conclut-il. La nouvelle génération est tout ouïe.

Portrait publié en janvier 2023