Olivier Angrand

Depuis tout jeune, Olivier Angrand a toujours été attiré par les pays scandinaves. Alors, lorsqu’il a l’opportunité de partir étudier à l’étranger durant sa formation ingénieur à l’INSA Rouen Normandie, il n’hésite pas. Durant sa cinquième - et dernière - année d'études, il met le cap sur l’université NTNU (Norwegian University of Science and Technology), à Trondheim, en Norvège, dans le cadre d’un semestre d’échange académique.

“Mon souhait premier était de rejoindre Stockholm en Suède, qui était alors très à la mode, se souvient Olivier. Mais j’ai finalement rejoint Trondheim, en échange Erasmus. L’intérêt de ce type de semestre est de s’immerger dans la culture d’un pays. Les randonnées dans les bois et les excursions dans les fjords m’ont subjugué. Tout comme la gentillesse des gens que j’ai rencontrés”.

Depuis cette expérience étudiante, la Norvège est toujours restée dans un coin de sa tête. Une fois rentré en France et diplômé en 2014, Olivier décroche un premier emploi à Paris, au sein de Sopra Steria, entreprise de services du numérique (ESN). Il y reste deux ans avant de rejoindre Vinci Énergies, pour deux années également. Mais l’appel du Nord est trop fort : il décide de tout plaquer pour retourner dans son pays d’adoption.

En 2019, il s’installe à Oslo et trouve un emploi chez Otovo, groupe norvégien dédié à l’énergie solaire, en qualité d’ingénieur en développement logiciel. “Une amie m’avait contacté car cette entreprise recherchait des ingénieurs en informatique. Cela s’est fait comme ça, grâce au bouche à oreille. Accepter ce changement de vie est plus facile lorsqu’on connaît déjà un peu la culture locale.”

Un système moins hiérarchique

Pendant cinq ans, Olivier va développer l’interface de l’entreprise, qui accompagne les particuliers dans l’installation de leurs panneaux solaires. Las de travailler en langue anglaise et désireux de pratiquer le norvégien au quotidien, l’ingénieur saisit une nouvelle opportunité professionnelle : il rejoint en avril 2024 Statnett, société publique norvégienne responsable du réseau de transport électrique du pays. Au sein d’une équipe de dix-huit personnes mêlant développeurs, designers, responsables projet et autres managers, Olivier est plus que jamais épanoui.

“En tant qu’ingénieur logiciel, je suis là pour modéliser la cartographie du réseau électrique et prévenir de tout incident de maintenance. Ce qui me plaît ici, en comparaison avec la France, c’est le côté moins hiérarchique. C’est beaucoup plus horizontal. On nous donne davantage de responsabilités. Nous ne sommes pas de simples ingénieurs. On participe aux décisions.”

100% hydroélectrique

Notre Norvégien de cœur n’en oublie pas pour autant ses années INSA, à l’instar de ses six mois passés au sein du projet INSA Certifié de l’INSA Rouen en tant que responsable qualité d'une interface web. Tout comme son stage chez Sagem à Eragny-sur-Oise où il engrange ses premières expériences en cartographie numérique, jusqu’à son stage de fin d’études en tant que développeur Java au CEA Saclay. “Ces expériences resteront clés pour mon parcours futur”, concède-t-il.

Le futur, justement, il le voit dans la production d’hydroélectricité. Comment penser autrement au vu de sa position dans le globe ? “C’est simple : toute la Scandinavie travaille de façon collégiale pour mettre en place un réseau intelligent qui sera capable d’automatiser le contrôle de l’électricité, explique-t-il. Le but est d’avoir une meilleure répartition de l’électricité dans le réseau scandinave où nous sommes quasiment en 100% hydroélectrique.”

Alors que la tendance veut que les ingénieurs de son rang deviennent rapidement managers, Olivier préfère monter en compétences en privilégiant la partie technique. “En Norvège, on peut vraiment évoluer et être valorisé en restant ingénieur développeur. Je ne me ferme aucune porte mais la philosophie, ici, me convient parfaitement bien pour le moment.”

Portrait publié en mars 2025