Originaire de Tourrettes-sur-Loup, dans l’arrière-pays niçois, Pauline Clavel se passionne très tôt pour les sciences tout en performant sur les courts de tennis. Peu emballée à l’idée de passer par une étape en classe préparatoire scientifique, elle opte pour le cursus en cinq ans proposé par les écoles du Groupe INSA. Elle arrive ainsi à Rouen à l’automne 2011.
“D’emblée, j’ai été séduite par le tronc commun généraliste menant à la spécialisation, témoigne Pauline, diplômée en 2016 en génie mathématiques. Il y avait déjà beaucoup de filles, une vraie vie associative, avec des possibilités de mobilité, ainsi qu’un bon réseau d’alumni.”
Big data
Ouverte aux opportunités, elle passe son été 2014 du côté de Manchester University pour améliorer son anglais dans le cadre d’un stage en laboratoire au département mathématiques de l’établissement britannique. Deux ans plus tard, elle effectue son stage de fin d’études chez Normandie Capital Investissement à Rouen en tant que consultante en stratégie d’entreprise et analyste de données.
“Je n’avais pas le profil du savant fou et n’aimais pas trop la vie en laboratoire, je préférais le concret, avoue Pauline. J’ai adoré ce stage qui m’a permis de manipuler les données, en donnant de vrais leviers aux chefs d’entreprise. Cela m’a donné le goût de la data.”
Cette attirance pour la data, Pauline va la concrétiser en tant que data scientist chez Devolis, ESN installée dans la banlieue de Rouen dès janvier 2017. Les mois passent, Pauline participe à plusieurs cas d’usages pour le DataLab de la Matmut sans pour autant s’épanouir comme elle le souhaiterait. Un ami lui propose alors d’enseigner à l’université de la ville en master STAPS pour l’ouverture d’un nouveau cursus dédié à l’entraînement et l’optimisation de la performance sportive par analyse de données, analyse de jeu et big data.
Conquise, elle choisit non pas d’enseigner mais de suivre, pour elle-même, la formation en question de septembre 2017 à septembre 2019 ! Prise en parallèle en stage au Rouen Hockey Elite 76, elle finira par être enseignante vacataire à l’Université de Rouen jusqu’en juin 2023.
Football féminin
De plus en plus décidée à appliquer ses connaissances scientifiques au monde du sport, elle envoie son CV à différentes fédérations sportives. C’est finalement le PSG qui réussit dès l’été 2019 à attirer Pauline, par le biais d’une thèse CIFRE à réaliser en partenariat avec l’université Paris Cité et l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Le dispositif des Conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE) permet en effet aux entreprises de bénéficier d'une aide financière pour recruter un jeune doctorant dont les travaux, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d'une thèse.
“Au départ, j’ai vraiment hésité car c’était à nouveau de la recherche, précise Pauline. Au final, j’ai bien fait d’accepter car il s’agissait d’une recherche très appliquée, notamment sur l’évaluation des qualités neuromusculaires dans le football professionnel par l'utilisation des GPS. Cela a été laborieux car les choses bougent beaucoup dans un club, surtout au PSG.”
Embauchée en CDI depuis juillet 2023 en tant que responsable performance de toutes les équipes féminines du club de la capitale, notre sport scientist a été récompensée de ses efforts. “Que ce soit pour suivre les performances d’un athlète, évaluer son bien-être, quantifier sa charge d’entraînement ou déterminer sa valeur marchande, l’analyse de données a explosé dans le monde du sport, observe Pauline. Ce sont des outils complémentaires, d’aide à la décision.”
Alors qu’elle pratique aujourd’hui le handball, Pauline soutiendra sa thèse en février 2024. Elle qui n’aimait pas la recherche, s’apprête à devenir docteur en science du sport. On appelle cela la persévérance.
Portrait publié en février 2024
Le site web du Groupe INSA recense toutes les spécialités proposées par chaque école du Groupe INSA. Au total, ce sont plus de 80 spécialités réparties dans sept grands domaines disciplinaires.