
Nous sommes au printemps 2011 lorsque Romain Breschet décide de s’envoler pour Montréal afin d’y réaliser son stage de fin d’études d’ingénieur à l’Université McGill, au Canada. Douze ans plus tard, le diplômé de l’INSA Lyon, originaire de l’Ain, n’est toujours pas reparti de la plus grande ville francophone d’Amérique.
"J’étais dans un laboratoire de biologie qui étudiait le processus de formation de vertèbres chez un embryon de poulet où j’ai pu faire du traitement de signal et d’image, beaucoup de maths et de programmation, se souvient Romain. J’ai choisi ce stage pour les expériences professionnelle et culturelle. La renommée de l’université McGill m’a attiré, je parlais déjà bien l’anglais grâce à une année passée en Australie entre ma première et ma terminale. Et puis j’ai comme beaucoup de français, je suis tombé en amour avec Montréal, une ville idéale pour les étudiants et très attrayante pour démarrer ma vie active."
Immergé dans l’éolien
Formé comme ingénieur électrique et passé par EDF lors de son tout premier stage ingénieur, il aurait pu travailler dans divers domaines tels que les télécommunications ou l’aéronautique. C’est finalement vers les énergies renouvelables que Romain va se tourner. Après un court dernier stage à Polytechnique Montréal autour de la conception de nouveaux types de tablettes graphiques, il est embauché chez Tetra Tech, société de génie conseil, au début de l’année 2013.
"Pour être honnête, j’en avais un peu ras-le-bol de la recherche, de lire des brevets, etc. J’avais besoin de concret. C’est là que j’ai commencé à apprendre le métier d’ingénieur conseil et cela m’a vraiment plu. Je crois à la diversité des sources d’énergie renouvelable mais l’éolien est celle qui m’a le plus convaincu, encore plus au Québec qui accueille une production éolienne importante."
Désormais team leader de l’équipe énergies renouvelables de Tetra Tech Montréal depuis juillet 2022, il coordonne les missions de 17 ingénieurs et techniciens dessinateurs. Outre la gestion de mandats majoritairement au Canada, il réalise également des missions de conseil et de collectes de données dans différents pays d’Afrique francophone tels que le Sénégal, le Bénin et le Burkina Faso en partenariat avec les utilités électriques locales.
"J’ai découvert un domaine très intéressant, poursuit-il. On réalise toutes les études de faisabilité études d’intégration électriques, les études de protection, mise à la terre, expositions aux arcs électriques, analyses transitoires qui mènent jusqu’à la construction d’un parc éolien et son poste électrique de raccordement. On s’occupe de la conception détaillée de tout le réseau collecteur (qui intègre l’énergie générée par les éoliennes), que ce soit en aérien ou en souterrain."
Alumni du Québec
Si aujourd’hui Romain s'épanouit dans son métier, il ne se voyait pourtant pas travailler un jour dans le domaine de l’ingénierie. "J’ai longtemps hésité entre des études en sciences ou en commerce, avoue-t-il. Mais l’importance des profs joue et il se trouve qu’au lycée, j’étais particulièrement bon en mathématiques et physique-chimie. Pour moi, le métier d’ingénieur ne voulait pas dire grand-chose. J’aimais bricoler, résoudre des énigmes. J’ai candidaté à l’INSA Lyon suite aux conseils de deux amies de Bourg-en-Bresse qui y étaient entrées un an avant moi. Le fait qu’il y ait des étudiants étrangers m’a séduit, sans trop savoir dans quoi je m’embarquais. C’était finalement un choix qui s’alignait avec ma personnalité."
De ses années INSA, Romain se souvient d’"une excellente formation" au cours de laquelle il a construit des amitiés très fortes même si le modèle était un peu trop magistral. "Des amis pour la vie, décrit-il. J’ai gardé beaucoup de contacts et de liens avec d’anciens étudiants de L'INSA Lyon. Certains sont à Dubaï, Singapour, aux Pays-Bas, en Angleterre, au Danemark, en Amérique latine, et même au Canada."
Il y a quelques mois, Romain s’est rendu à la visite d’une centrale hydraulique avec Alumni Insa Québec, un groupe animé par Philippe Roche qui organise plusieurs événements/sorties par an. Alors qu’il ne s’interdit pas de revenir un jour en France, Romain envisage d’abord de faire grandir son équipe qui ne cesse d’attirer de nouvelles recrues au vu des enjeux en matière de transition énergétique. De quoi s’assurer une expertise transférable où le vent le mènera.
Portrait publié en octobre 2023
Le site web du Groupe INSA recense toutes les spécialités proposées par chaque école du Groupe INSA. Au total, ce sont plus de 80 spécialités réparties dans sept grands domaines disciplinaires.