Victor Moniot

Pour Victor Moniot, les études d’ingénieurs étaient une évidence une fois son bac en poche en 2013. Originaire des Ardennes, il prend alors la direction de Strasbourg pour suivre un double cursus ingénieur et architecte à l’INSA. "J’ai choisi le génie climatique et énergétique car je voulais construire des maisons basse consommation, affirme-t-il. Puis, j’ai construit ma réflexion, et je pense qu’il est beaucoup plus pertinent et lucide de rénover l’existant, par exemple, les HLM construits dans les années 70 où vivent des personnes en situation de précarité, que de construire des villas écologiques sur des terres non bâties."

Après différents stages dans l’installation de panneaux solaires, en bureau d’études en rénovation thermique ou encore au sein d’une agence d’architecture dans un écovillage irlandais, il s’intéresse aux alternatives à la climatisation des immeubles de bureaux dans le cadre de son projet de fin d’études en ingénierie. Côté architecture, il choisit de questionner l’avenir des territoires ruraux sans énergies fossiles.

Le sens des valeurs

Cet engagement responsable, Victor n’a pas tardé à le concrétiser. Depuis fin 2020, il est en effet chargé de mission Climat Air Énergie à la Communauté d’agglomération Ardenne Métropole. Un retour aux sources pour celui qui a grandi sur le territoire de Charleville-Mézières. "Y revenir pour mettre à profit mes compétences avait du sens pour moi. Je trouve également pertinent de travailler pour le public, le but n’est pas lucratif, mais d’utiliser l’argent public au mieux", détaille-t-il. 

D’autant plus que sa mission, qu’il a contribuée à définir, comprend deux volets. D’un côté, il pilote la rénovation énergétique des bâtiments de l'agglomération. De l’autre, il conseille les élus pour un usage sobre et bas carbone de l'énergie. "J’accompagne par exemple les projets d’énergies renouvelables comme la méthanisation ou le photovoltaïque, explique Victor. J’encourage les matériaux bio-sourcés, le réemploi. C’est aussi une des raisons qui m’ont fait choisir la maîtrise d’ouvrage : pouvoir peser dans la balance, faire des choix plus pertinents en accord avec mes valeurs."

Double expertise

En mariant ainsi réflexion et action, l'ingénieur-architecte prolonge parfaitement l’ouverture d’esprit que lui ont apporté ses études. Par son expertise en thermique du bâtiment et sa vision sur nos modes de vie et l’aménagement d’un territoire, le jeune homme est sans conteste tourné vers les enjeux majeurs de notre époque.

Rien d’étonnant de sa part quand on sait qu’il avait contribué, lors de son passage par la capitale européenne, à la cocréation de la Tente des Glaneurs. Les membres de cette association solidaire perpétuent une action née à Lille en récupérant les invendus du plus grand marché de Strasbourg pour les redistribuer gratuitement dans la foulée, notamment aux personnes dans le besoin. "L’association a un but social et écologique, elle perdure, elle a beaucoup de bénévoles, ça me fait vraiment plaisir", confie-t-il, avant d’ajouter : « les études sont une belle opportunité pour questionner le monde qui nous entoure et imaginer celui de demain. L’imaginaire est indispensable pour faire évoluer la société. N’hésitez pas à être créatifs, anticonformistes, idéalistes et à vous faire plaisir ! »

Serein, il prépare en parallèle, à l’INSA Strasbourg, l’habilitation à pratiquer la maîtrise d’œuvre en son nom propre (HMONP) pour s’offrir la possibilité d’exercer, plus tard, l’architecture en son nom. Telle est l’ambition de cet ingénieur bien décidé à faire bouger les lignes.

Portrait publié en décembre 2022